Spiritualité et développement personnel

Un verset des upanishads dit : « conduis-moi de l’irréel vers le réel » et je voudrais ici déployer un point de vue sur ces deux aspects de la vie.

Le moi peut assez facilement être repéré comme une fabrication à chaque réveil, chaque matin : je suis untel, ma profession est, je suis marié, j’ai des enfants, j’aime ceci, je déteste cela … Cet agrégat couramment nommé égo ne survit pas lorsqu’on revient au présent véritable. Cette structure constamment en péril, à défendre en permanence trouve bon de s’améliorer, de résoudre, de travailler sur soi … C’est le champ immense du développement personnel. Il s’agit de réparer, de panser la fiction de l’histoire à laquelle nous croyons. Puis je montrer à quiconque l’enfant de 5 ans qui …, la blessure qui …, mes parents qui … Dans le seul moment qui existe, il n’y a souvent rien de tout ça. S’il y a, c’est le moment de s’en occuper. Le développement personnel avec ses multiples approches est une forme de l’avoir. Il est possible d’en tirer un certain confort, une amélioration dans le champ de l’illusion et on peut l’apprécier pour ça. Sachons que ce processus sera sans fin insatisfaisant. C’est l’irréel.

 

Et le réel alors, c’est le constat absolu qu’il n’y a que ce qu’il y a, que je ne suis personne. Rien à défendre, rien à prouver, rien à attendre, rien à améliorer. Ouf, une formidable détente ! Juste ressentir que je suis la vie telle qu’elle est, empruntant pour un temps le corps à travers lequel une expérience singulière est perçue. Curieusement la joie, l’amour, la paix se révèlent dans cette attitude car pour qui n’attend rien chaque événement est un cadeau, pour qui ne juge rien, ne préfère rien tout est réjouissant. Comment y venir ?
Pour ma part, j’aime particulièrement la fréquentation des êtres qui vivent ce que je décris plus haut. C’est ma manière de rejoindre l’espace où le réel est à portée de main quand ils nous rassurent afin de nous permettre d’abandonner le connu pour le présent mouvant, mais réel.

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